Quand l'inquiétude tourne-t-elle à l'obsession?

Santé mentale

 

La plupart des gens éprouvent, à un moment donné de leur vie, une fascination, une fixation ou « obsession » passagère, à l'égard d'une personne, d'un endroit ou d'un objet. Mais un trouble obsessionnel-compulsif (TOC) transforme la vie d'environ 2 % des habitants du Canada en une longue suite de pensées malvenues et de comportements répétitifs dont ils ne peuvent avoir raison.

Le trouble obsessionnel-compulsif (TOC) fait partie des troubles anxieux chroniques et récurrents. Il s'agit d'une affection et non pas de quelque chose que la personne touchée peut prendre en charge. Mais un traitement peut réduire au minimum la façon dont un TOC influe sur la vie et les relations de cette personne.

À propos des TOC :

  • les chercheurs ont observé que, dans une année donnée, 1 personne sur 100 est atteinte de TOC;
  • les symptômes apparaissent habituellement avant 40 ans, le plus souvent durant l'enfance ou l'adolescence;
  • ils frappent aussi bien les hommes que les femmes;
  • ils sont quelquefois associés à la dépression, à l'usage de substances toxiques, à des troubles de l'alimentation ou à d'autres troubles anxieux;
  • des facteurs neurologiques et génétiques sont partiellement à l’origine des TOC cependant une recherche plus approfondie est requise pour une meilleure compréhension;
  • les symptômes de TOC peuvent durer des années, ou des dizaines d'années, et avoir un profond retentissement sur votre vie et votre santé s'ils ne sont pas traités.

Les principales caractéristiques des TOC :

Les obsessions – les personnes atteintes d'un TOC ont des idées ou des impulsions persistantes, répétitives et malvenues qu'elles trouvent inquiétantes, illogiques et importunes. La plupart de ces personnes reconnaissent que leurs obsessions ne sont pas raisonnables mais elles ne peuvent pas leur résister. Leurs obsessions peuvent être la peur persistante de courir un danger grave ou de faire du mal à quelqu’un, ou la crainte que des êtres qui leur sont chers soient en péril. Un grand nombre de personnes atteintes d'un TOC se préoccupent de la contamination par un agent infectieux ou elles ressentent un besoin impérieux de peaufiner tout ce qu'elles font. Ces personnes peuvent être assaillies mentalement par des messages comme « j'ai dû laisser la cuisinière allumée » ou « je vais avoir un accident si je marche dans cette rue ». Ces pensées causent souvent une grande anxiété. Quelquefois les obsessions sont de nature sexuelle ou agressive.

Les compulsions – les personnes atteintes d'un TOC font face à leurs obsessions en utilisant des comportements ritualisés répétitifs que l'on nomme compulsions. Il peut s'agir de lavages fréquents des mains, de vérifications incessantes (des portes ou des appareils ménagers), de calculs (par ex. la manie de compter et de recompter certains objets), de la répétition d'un mot ou d'une phrase spécifique, du réarrangement continuel d'objets ou de l'amas de denrées alimentaires ou d'objets. Ces personnes peuvent aussi dresser mentalement des listes ou insister pour manger des aliments dans un ordre prédéterminé. Les compulsions peuvent procurer un soulagement provisoire de l'anxiété, mais la plupart du temps ces comportements empirent avec le temps.

Les TOC sont souvent mal compris

Un TOC peut commencer graduellement et, les personnes qui en sont atteintes ne sollicitent de l'aide que bien des années après l'apparition de leur affection. Il est possible que les obsessions et les compulsions soient tout d'abord légères et qu'elles influent peu sur la vie d'une personne. La plupart des personnes essaient d'ignorer leurs obsessions et leurs compulsions, et elles peuvent même y parvenir, aussi bien dans leur milieu de travail que social. Toutefois, dans la majorité des cas, le TOC empire et a un retentissement d'une grande portée sur leur vie, leur famille et leurs amis.

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Le rôle des substances chimiques du cerveau

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On n'a pas encore établi une cause unique du TOC. Toutefois, les chercheurs croient que les substances chimiques du cerveau, les gènes et même les infections pourraient jouer un rôle. La recherche actuelle examine le rôle des messagers chimiques du cerveau dénommés sérotonine, dopamine et glutamate, ainsi que la façon dont les différentes parties du cerveau communiquent entre elles. Les chercheurs essaient aussi de déterminer si le système immunitaire est impliqué dans le déclenchement d'un TOC.

Les personnes atteintes d'un TOC peuvent voir apparaître les premiers symptômes du trouble après un événement de vie stressant, comme le décès d'un proche parent ou la perte d'un emploi. Toutefois, on croit que le stress ne fait qu'aggraver un TOC au lieu d'en être la cause.

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L'établissement du diagnostic d'un TOC

Santé mentale

 

Un médecin traitant ou un psychiatre peut établir le diagnostic d'un TOC en se basant sur une évaluation qui comprend :

  • un interrogatoire sur les pensées obsessives et les actes compulsifs d'une personne;
  • une appréciation de la portée des pensées obsessives et des actes compulsifs de cette personne sur sa vie et ses relations;
  • un examen visant à déceler les symptômes d'autres formes d'affections mentales notamment la dépression, l'anxiété et les phobies.

Des appareils qui examinent la configuration des ondes du cerveau, appelés scanneurs d'imagerie par résonance magnétique (IRM) ou scanneurs de tomographie par émission de positons (TEP), permettent aux chercheurs d'étudier le cerveau des personnes atteintes d'un TOC. Selon les recherches récentes, les ondes du cerveau des personnes atteintes d'un TOC forment des configurations différentes de celles des personnes qui ne sont pas atteintes de ce trouble. Toutefois, on ne fait pas appel à ces techniques pour dépister un TOC dans la plupart des cas. L'évaluation d'un médecin traitant peut habituellement servir à en établir le diagnostic.

Craignez-vous d'être atteint d'un TOC? Tirez profit de la liste ci-après pour vous en assurer :

  • j'ai des pensées ou des images perturbantes qui me viennent à l'esprit en succession;
  • j'ai l'impression de ne pas pouvoir bloquer ces pensées ou ces images malgré mes efforts;
  • j'ai du mal à m'empêcher d'accomplir maintes et maintes fois les mêmes actes comme compter et recompter, vérifier les mêmes choses, me laver les mains, faire et refaire quelque chose par souci de perfection ou amasser des objets;
  • je me fais beaucoup de souci à propos de choses qui pourraient m'arriver ou advenir à ceux que j'aime.

Si vous avez répondu « oui » à quelques-unes de ces déclarations, il se pourrait que vous soyez atteint d'un TOC. Étant donné que les symptômes associés aux TOC disparaissent rarement spontanément, vous devriez consulter votre médecin de famille si vos pensées obsessives ou vos actes compulsifs interfèrent avec vos activités quotidiennes. Un médecin de famille peut vous orienter vers un psychiatre en vue d'obtenir un traitement adapté et efficace.

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Comment obtenir de l'aide pour faire face à un TOC?

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On traite habituellement un TOC en combinant des thérapies du comportement à des médicaments sur ordonnance, l'objectif étant l'amélioration du fonctionnement quotidien de la personne atteinte.

Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC)

Il s'agit de traitements qui visent à examiner et à évaluer les craintes d'une personne afin d'élaborer des méthodes qui lui permettent de faire face au stress et à l'anxiété. Tout le monde ne réagit pas de la même façon aux thérapies cognitivo-comportementales et, bien qu'elles ne soient pas associées à un grand nombre d'effets secondaires, elles pourraient devenir une source d'anxiété pour certaines personnes. Les thérapies courantes comportent les techniques ci-après :

  • l'exposition et la prévention de la réponse (EPR) – selon cette méthode, une personne atteinte d'un TOC est exposée à des situations qui provoquent des pensées obsessives, mais elle est mise dans l'impossibilité d'accomplir les gestes rituels compulsifs habituels. Par exemple, on peut lui demander de toucher à une tasse sale et d'attendre un certain temps avant de se laver les mains. Il s'agit de l'une des thérapies cognitivo-comportementales les plus courantes et, selon des études, jusqu'à 75 % des patients traités ont vu une amélioration à long terme de leurs symptômes après 2 à 3 ans de traitement;
  • la restructuration cognitive – cette thérapie exige que la personne traitée substitue une réponse différente (comme une respiration profonde) aux gestes rituels compulsifs habituels;
  • l'arrêt des pensées – cette méthode consiste à bloquer l'apparition des pensées obsessives ou à en détourner son attention. Toutefois, ce procédé est généralement moins efficace que les autres types de TCC;
  • la saturation – cette technique exige que la personne repasse la pensée obsessive plusieurs fois dans son esprit suffisamment longtemps pour qu'elle ne lui fasse plus d'effet et devienne dénuée de sens. Tout comme la méthode de l'arrêt des pensées, cette technique est généralement moins efficace que les autres types de TCC.

Les médicaments sur ordonnance

La plupart des médicaments utilisés pour soigner un TOC influent sur le niveau de sérotonine, un messager chimique du cerveau. Les médicaments les plus efficaces contre les TOC sont les antidépresseurs comme la fluoxétine, la paroxétine, la fluvoxamine et la sertraline. Ces médicaments appartiennent à la classe des inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine (ISRS). Les ISRS agissent en augmentant le taux de sérotonine dans certaines zones du cerveau. La clomipramine, qui est un inhibiteur non sélectif du recaptage de la sérotonine, est aussi couramment utilisée.

La clomipramine et les ISRS sont administrés dans l'éventail des doses normales d'antidépresseurs quand il s'agit de soigner un TOC. Notons que ce n’est parfois qu’après 12 semaines de traitement qu’une modification notable des symptômes de TOC s’observe, et qu’une évaluation exhaustive de l’efficacité du médicament ne peut avoir lieu au moins 4  à 6 semaines d’essai aux doses maximum tolérables. Parmi les autres médicaments additionnels qui peuvent être utilisés dans le traitement d'un TOC, notons certains médicaments antipsychotiques (par ex. l’aripiprazole) ou un récepteur au glutamate (par ex. la mémantine). Les personnes atteintes d'un TOC doivent collaborer étroitement avec leur médecin et leur pharmacien pour trouver le médicament le plus efficace dont elles peuvent tolérer les effets secondaires.

Les enfants atteints de TOC présentent habituellement d'autres problèmes psychiatriques, tels que la dépression, des troubles d'apprentissage, des troubles paniques et des phobies sociales. Les médicaments peuvent être utiles mais, en général, ils sont prescrits seulement lorsque les thérapies cognitivo-comportementales se sont révélées inefficaces.

Comment la famille peut-elle venir à la rescousse?

Lorsqu'une personne est atteinte d'un TOC, c'est toute sa famille qui en est touchée. Il se peut que les membres de la famille éprouvent de la difficulté à accepter que le parent atteint d'un TOC ne puisse cesser son comportement perturbateur. Ils pourraient ressentir de la colère et de la rancune. Mais les familles peuvent apprendre comment encourager et soutenir ce parent afin qu'il obtienne de l'aide et suive son traitement jusqu'au bout. Quelques familles trouvent que les thérapeutes familiaux ayant reçu une formation en troubles obsessionnels-compulsifs peuvent les aider à faire face à l'affection du parent qui leur est cher.

Pour tout renseignement, communiquez avec l'Association canadienne pour la santé mentale.

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