Description

Le syndrome de Reye est une maladie aiguë et très grave qui peut toucher tous les principaux organes, mais surtout le cerveau et le foie. L'accumulation rapide de dépôts de matières grasses dans le foie peut supprimer la fonction hépatique (insuffisance hépatique), mais le syndrome de Reye est particulièrement dangereux parce qu'il cause une inflammation du cerveau. Les victimes ont habituellement entre 4 et 12 ans, bien qu'on ait signalé quelques cas chez l'adulte.

Heureusement, le syndrome de Reye est une maladie très rare et que l'on rencontre de moins en moins souvent. Dans la plupart des cas, il s'agit d'enfants qui ont pris de l'acide acétylsalicylique* (ou AAS, par ex. Aspirin®) pour soigner la grippe, une autre infection respiratoire ou la varicelle. Le nombre de cas survenant chaque année a chuté considérablement depuis le pic de 555 cas en 1980; cela est directement lié à une sensibilisation accrue au fait qu'il ne faut pas donner d'AAS ni aucun autre produit contenant un salicylate aux enfants et aux adolescents.

Causes

Personne ne connaît la cause du syndrome de Reye. La plupart des cas surviennent après une infection virale, comme la varicelle ou la grippe, et le plus souvent pendant la saison de la grippe, à la fin de l'automne et pendant l'hiver.

La maladie a été décrite pour la première fois en 1963 et depuis lors, on a noté que la très grande majorité des victimes avaient pris de l'AAS ou d'autres produits contenant des salicylates au cours des quelques jours précédant l'apparition du syndrome de Reye. Les chercheurs ont été incapables d'identifier un autre facteur de risque constant autre que l'utilisation d'AAS en présence d'une infection virale; celui-ci augmentant le risque par un facteur aussi élevé que 35. On sait que le syndrome de Reye n'est pas contagieux.

Symptômes et Complications

Le syndrome de Reye survient, en général, durant ou après une infection virale des voies respiratoires supérieures. Dans la plupart des cas, l'infection virale et la fièvre se sont atténuées, bien qu'on ait déjà signalé des cas survenus dans les premiers jours de l'infection.

La maladie se manifeste d'abord par des vomissements persistants et violents et des efforts improductifs pour vomir. L'autre signe évident de la maladie est un changement de l'état mental attribuable à l'inflammation du cerveau. Au stade initial ou dans les cas moins graves, on observe une léthargie et une confusion marquées. Le patient devient parfois agressif, cherchant à frapper les personnes qui le soignent. Au stade avancé du syndrome de Reye, on peut observer une rigidité ou une perte de fonction musculaire, les pupilles restent dilatées,  des convulsions, une disparition des réflexes, l'apparition de difficultés respiratoires et le coma.

Même si c'est une maladie rare, le médecin devrait penser à un syndrome de Reye lorsqu'un enfant atteint d'une infection des voies respiratoires supérieures se met à vomir de façon persistante, s'il semble confus ou s'il ne répond pas aux stimuli de façon normale.

Parmi les autres complications du syndrome de Reye possiblement sérieuses, on retrouve une baisse de la pression artérielle, des arythmies cardiaques, la pancréatite, la coagulation du sang, des dépressions, une accumulation d'ammoniac dans le sang, et l’incapacité à réguler la température corporelle ou les électrolytes.

Diagnostic

Poser un diagnostic précoce s'avère vital. Lorsque le médecin soupçonne un syndrome de Reye, il recherche des concentrations élevées d'ammoniaque dans le sang et ordonne des épreuves de la fonction hépatique. Le laboratoire peut avoir besoin de 2 à 3 heures pour effectuer les analyses. On peut pratiquer une biopsie hépatique et cela peut être particulièrement utile pour les enfants de moins de 2 ans. Une IRM ou une tomodensitométrie de la tête sera probablement effectuée pour les enfants dont l’état mental est altéré. Il est possible qu'un médecin effectue une ponction lombaire. Ce test ne déterminera pas s'il s'agit du syndrome de Reye, mais il importe d'éliminer la possibilité d'une méningite ou d'une encéphalite; ces dernières affections sont des infections directes du cerveau ou de ses tissus avoisinants qui peuvent également être causées par des virus et qui sont beaucoup plus fréquentes.

Traitement et Prévention

Comme la cause exacte de la maladie est inconnue, il n'existe pas de traitement curatif pour le syndrome de Reye. Dans de nombreux cas, la première étape sera l'administration intraveineuse d'une solution de glucose, car il y a un risque d'hypoglycémie. Il importe également de prévenir les lésions cérébrales en empêchant la pression intracérébrale d'atteindre un niveau dangereux. Chez les personnes atteintes d'une forme légère de la maladie, le syndrome disparaît en moins d'une semaine.

Parmi les traitements habituels, notons les suivants :

  • l'insertion d'un tube dans la gorge de l'enfant; ce tube est relié à un appareil de ventilation pour faciliter la respiration de l'enfant;
  • l'administration de vitamine K et de produits sanguins pour réduire les saignements provoqués par un mauvais fonctionnement du foie;
  • l'administration de médicaments comme la dexaméthasone ou le mannitol pour contrôler l'hypertension intracrânienne provoquée par l'enflure.

Après un épisode de syndrome de Reye, on observe parfois une lésion cérébrale. Bien peu de personnes gardent des séquelles, on observe souvent des signes de lésion neurologique.

Il faut se rappeler qu'un plus grand nombre de personnes meurent frappées par la foudre que par le syndrome de Reye. Même si on donne de l'AAS à un enfant pour combattre la grippe, son risque de contracter cette maladie est extrêmement faible. Néanmoins, la prise d'AAS est le seul facteur de risque connu. Le fait de prendre de l'AAS pour combattre une infection des voies respiratoires augmente le risque par un facteur de 35.

Bien que seul l'AAS ait été relié de façon certaine au syndrome de Reye, aux États-Unis, la Fondation nationale du syndrome de Reye conseille d'éviter toute la famille des salicylates pendant les maladies virales tant que la recherche n'aura pas apporté de nouvelles informations. Parmi les autres produits contenant des salicylates fréquemment utilisés, on retrouve le Pepto-Bismol® et l'essence de gaultheria (essence de wintergreen). Si vous ignorez si un produit ou une préparation à base d'herbes médicinales contient des salicylates, consultez votre médecin.

*Tous les médicaments ont à la fois une dénomination commune (un nom générique) et un nom de marque ou marque. La marque est l'appellation qu'un fabricant choisit pour son produit (par ex. Tylenol®). Le nom générique est le nom du médicament en médecine (par ex. l'acétaminophène). Un médicament peut porter plusieurs noms de marque, mais il ne possède qu'un seul nom générique. Cet article répertorie les médicaments par leur nom générique. Pour obtenir des renseignements sur un médicament donné, consultez notre base de données sur les médicaments. Pour de plus amples renseignements sur les noms de marque, consultez votre médecin ou un pharmacien.

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