Description

La glande thyroïde est située dans le cou, sous la pomme d'Adam. C'est l'organe qui détermine le taux de métabolisme du corps en libérant les hormones thyroxine (T4) et triiodothyroxine (T3). Le taux métabolique est le rythme auquel les processus chimiques qui sont nécessaires à la vie se produisent dans l'organisme.

L'hypothyroïdie est le plus fréquent des troubles thyroïdiens. Ce trouble survient lorsque la glande thyroïde devient moins active et ne libère plus ses hormones en quantité suffisante. Le taux métabolique s'abaisse et les fonctions normales du corps se ralentissent.

L'hypothyroïdie est prévalente chez environ 1,5 à 2 % des femmes et 0,2 % des hommes, et est plus commune avec l'avancement en âge. Jusqu'à 10 % des femmes et 6 % des hommes de plus de 65 ans présentent des signes d'hypothyroïdie.

Même si ce trouble est moins fréquent, l'hypothyroïdie apparaît également chez les jeunes. L'hypothyroïdie néonatale, appelée crétinisme, est associée à une arriération mentale, à une jaunisse (coloration jaune de la peau), une mauvaise alimentation, des difficultés respiratoires et des troubles de croissance. L'hypothyroïdie infantile (juvénile) se caractérise par un retard de croissance et des troubles du développement psychologique. Avec un traitement précoce, ces troubles peuvent être minimisés.

Causes

L'hypothyroïdie primaire se produit lorsque la glande thyroïde est défectueuse. La cause la plus courante de l'hypothyroïdie chez les adultes est la thyroïdite de Hashimoto, qui est provoquée par un processus auto-immunitaire : l'organisme produit des anticorps qui attaquent et détruisent progressivement la glande thyroïde.

Les femmes sont jusqu’à 8 fois plus sujettes que les hommes à la thyroïdite de Hashimoto, plus particulièrement avec l'avancement en âge. Ce trouble peut également présenter une composante familiale ou être associé à des syndromes d'anomalies génétiques, comme le syndrome de Turner, le syndrome de Klinefelter ou le syndrome de Down.

L'hypothyroïdie peut également être provoquée par le traitement de l'hyperthyroïdie. Pour traiter cette dernière, il est possible d'inactiver la glande thyroïde chirurgicalement, à l'aide de médicaments ou par l'administration d'iode radioactif. Un manque d'hormones thyroïdiennes peut être le résultat de ces traitements, ce qui entraîne une hypothyroïdie.

La glande thyroïde a besoin d'iode pour fonctionner efficacement. Un manque chronique d'iode entraîne l'hypertrophie de la thyroïde et une réduction de son activité. Comme les fabricants de sel ajoutent aujourd'hui de l'iode au sel, cette forme d'hypothyroïdie est très rare en Amérique du Nord. Elle est cependant la principale cause de l'hypothyroïdie dans les pays en voie de développement, où l'alimentation est souvent déficiente en iode.

Certains troubles héréditaires rares peuvent provoquer des anomalies enzymatiques dans la glande thyroïde et empêcher la production des hormones. L'hypothyroïdie secondaire (provoquée par un problème dans une autre glande, l'hypophyse ou l'hypothalamus et non la thyroïde) peut se produire si l'hypophyse (une glande du cerveau) ne fonctionne pas normalement et ne produit pas une hormone appelée thyrotropine (TSH) qui est nécessaire à la stimulation de la glande thyroïde. Ces troubles sont assez rares et ne constituent pas une cause importante de l'hypothyroïdie.

La prise de certains médicaments peut provoquer une hypothyroïdie en inhibant la production de l'hormone thyroïdienne. Parmi ces médicaments, on retrouve l'amiodarone * (un médicament utilisé pour certaines affections cardiaques), le lithium (un médicament utilisé pour traiter les troubles bipolaires) et l'interféron alpha (un médicament contre le cancer). Certains traitements anticancéreux peuvent également causer de l'hypothyroïdie.

Symptômes et Complications

Comme la quantité d'hormones T4 et T3 est insuffisante, le taux du métabolisme et les fonctions des organes se ralentissent. Les symptômes ne sont pas toujours évidents, et l'hypothyroïdie peut parfois être confondue avec d'autres troubles.

Les personnes atteintes d'hypothyroïdie éprouvent souvent les symptômes suivants :

  • une baisse de la température corporelle;
  • des changements de personnalité;
  • les cheveux drus et secs;
  • de la confusion et des pertes de mémoire (souvent confondues avec la démence chez les personnes âgées);
  • de la constipation;
  • des crampes musculaires;
  • un débit menstruel accru;
  • une dépression;
  • paupières tombantes;
  • des dysfonctions sexuelles;
  • de la faiblesse;
  • de la fatigue ou de l'apathie;
  • un gain de poids;
  • une intolérance au froid;
  • une irritabilité;
  • une perte de cheveux;
  • un ralentissement du rythme cardiaque;
  • une sécheresse et un écaillement de la peau;

Il importe de prendre note que ces symptômes tendent à être plus subtils chez les personnes âgées. Celles-ci peuvent subir de la confusion, de l'anorexie, une perte de poids, une tendance aux chutes et une réduction de leur mobilité.

Dans certains cas, un goitre ou une augmentation du volume de la glande thyroïde peuvent être présents.

Si l'hypothyroïdie n'est pas traitée, les symptômes progressent et peuvent dans de rares cas entraîner une forme grave d'hypothyroïdie appelée myxœdème. La température du corps s'abaisse alors, et une anémie apparaît, accompagnée de risques d'insuffisance cardiaque congestive. Le coma myxœdémateux se produit chez certaines personnes atteintes d'une hypothyroïdie grave qui sont exposées à une certaine forme de stress comme une infection, le froid extrême, un traumatisme ou l'utilisation de sédatifs. Parmi les symptômes, on note la perte de conscience, des convulsions, un ralentissement du rythme respiratoire et de l'activité mentale.

Les personnes atteintes d'hypothyroïdie ont souvent une tension artérielle plus élevée et un taux de cholestérol élevé dans le sang.

Diagnostic

Si le médecin soupçonne une hypothyroïdie, il peut demander des examens qui détermineront dans quelle mesure la glande thyroïde fonctionne de façon efficace. Les concentrations de T4 dans le sang sont mesurées, de même que celles de la thyrotropine (TSH) synthétisée par l'hypophyse. Une concentration élevée de TSH indique que la thyroïde n'est pas suffisamment active : l'hypophyse compense en élaborant une quantité excessive d'hormones en vue de stimuler la thyroïde.

Dans les cas d'hypothyroïdie secondaire, l'hypophyse ne fonctionne pas de façon appropriée et les taux de T4 sanguins sont faibles. Dans ce cas, les taux de TSH peuvent être faibles ou normaux de façon inappropriée, ce qui signifie que les taux sont normaux alors que les médecins s'attendraient à ce qu'ils ne le soient pas d'après la présentation médicale de la personne.

Une scintigraphie de la thyroïde, qui fait appel à du technétium ou de l'iode radioactif, permet d'observer visuellement la thyroïde et de déceler les régions qui sont moins actives. Les scintigraphies de la glande thyroïde permettent d'obtenir une image anatomique détaillée de la glande, d'identifier certaines lésions (par ex. des nodules, des kystes) et d'en connaître les dimensions précises tout comme les propriétés de la circulation sanguine à travers l'ensemble de la glande.

Traitement et Prévention

Le traitement de l'hypothyroïdie nécessite le remplacement des hormones thyroïdiennes par des agents synthétiques ou naturels. Le traitement de substitution des hormones thyroïdiennes le plus simple et le plus efficace nécessite la prise orale d'une forme synthétique de T4. Ces comprimés sont offerts à des concentrations variables, et les doses sont modifiées pour chaque personne jusqu'à ce que des concentrations sanguines appropriées soient obtenues et que les symptômes soient maîtrisés de façon satisfaisante.

Les suppléments thyroïdiens soi-disant « naturels », qui contiennent des extraits de glandes thyroïdes animales broyées, sont rarement utilisés de nos jours, car ils peuvent provoquer des réactions allergiques et leur contenu en T4 n'est pas constant.

La consommation de grandes quantités de T4 peut entraîner des effets secondaires graves. Des doses ajustées pour l'âge et le poids corporel sont donc administrées au début, puis elles sont lentement augmentées jusqu'à ce que les taux de T4 et de TSH sanguins reviennent à la normale.

Les personnes qui présentent une hypothyroïdie légère peuvent se sentir bien et n'avoir besoin d'aucun traitement, alors que d'autres seront incommodées par des symptômes qui devront être corrigés. L'hypothyroïdie s'aggrave généralement avec le temps, et il importe de suivre de façon attentive même les cas légers. Les personnes qui prennent de petites quantités d'hormones thyroïdiennes peuvent avoir à augmenter progressivement leurs doses. Les personnes atteintes d'hypothyroïdie doivent généralement augmenter leurs doses pendant la grossesse. Par contre, au-delà d'un certain âge, les personnes âgées doivent parfois réduire leur dose de T4.

Si une dysfonction de l'hypophyse est la cause de l'hypothyroïdie, ce trouble doit être traité. L'hypophyse contrôle également la fonction de plusieurs autres glandes de l'organisme et il se peut que plusieurs médicaments soient nécessaires si une personne est atteinte d'autres désordres hormonaux associés à un trouble de cette glande.

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