Description

L'œsophage est un tube musculaire situé entre la bouche à l'estomac. Chez l'adulte moyen, il fait 25 cm à 35 cm (10 po à 14 po) de long et environ 2 cm (3/4 de pouce) de large. L'œsophage est constitué de plusieurs couches. Le cancer se développe habituellement dans la couche la plus profonde et se propage vers l'extérieur. Il peut toucher n'importe quelle portion de l'œsophage, mais, dans la majorité des cas, il se produit dans le tiers inférieur.

Le cancer de l'œsophage est 3 fois plus fréquent chez les hommes que chez les femmes, et les personnes d'origine africaine semblent courir un plus grand risque que les Caucasiens. Bien qu'il représente seulement 1 % des cas de cancer en Amérique du Nord, dans certaines parties de l'Asie le cancer de l'œsophage occupe le deuxième rang pour sa fréquence.

Causes

Comme pour la plupart des cancers, on ignore les causes exactes de ce cancer. Certains facteurs de risque contribuent toutefois à son développement, notamment les suivants :

  • l'âge – ce cancer touche habituellement les personnes de plus de 55 ans;
  • l'alcoolisme;
  • le tabac à mâcher;
  • un état nutritionnel inadéquat (consommation insuffisante de fruits et de légumes);
  • la consommation d'aliments très irritants pour les tissus ou de liquides très chauds, car cela peut endommager la muqueuse de l'œsophage;
  • l'exposition aux toxines, tels les solvants;
  • le virus du papillome humain – le VPH, virus qui provoque des verrues sur les parties génitales, a également été associé au cancer œsophagien, bien que ce lien n'a pas encore été prouvé;
  • l'obésité;
  • le tabagisme;
  • l'ingestion de soude qui est une substance chimique corrosive (par ex. une personne qui, enfant, aurait avalé de la soude).

Certaines tumeurs de l'œsophage sont des métastases d'un cancer qui a pris naissance dans une autre partie de l'organisme. Ainsi, les cancers du larynx, du pharynx, des amygdales, des poumons, du sein, du foie, du rein, de la prostate, des testicules, des os, et de la peau peuvent tous se propager à l'œsophage.

Les personnes atteintes de certaines maladies ont un risque plus élevé de cancer de l'œsophage. Il s'agit notamment :

  • de l'achalasie : les personnes atteintes d'achalasie ont de la difficulté à vider l'œsophage, car leurs muscles n'arrivent pas à acheminer efficacement les aliments de la bouche à l'estomac.
  • du reflux gastro-œsophagien (RGO) : les personnes qui souffrent de RGO (un trouble de l'estomac qui provoque le reflux de l'acide gastrique de l'estomac dans l'œsophage) sur une longue période risquent davantage de subir un cancer de l'œsophage.
  • du syndrome de Plummer-Vinson et de l'œsophage de Barrett : des cellules anormales contenues dans l'œsophage des personnes atteintes de ces syndromes peuvent devenir cancéreuses.
  • tylosis: les personnes atteintes de cette affection cutanée semblent courir un plus grand risque de cancer de l'œsophage.

Symptômes et Complications

En général, les symptômes du cancer de l'œsophage se manifestent seulement lorsque la tumeur est assez avancée. Ils comprennent :

  • une douleur dans la poitrine qui irradie dans le dos;
  • de la fatigue;
  • un enrouement ou de la toux (inexpliqués par d'autres causes, comme le rhume par exemple), un symptôme initial cependant rare;
  • une douleur à la déglutition;
  • des sensations persistantes de brûlures d'estomac;
  • une difficulté progressive à avaler, à commencer par les solides;
  • une perte de poids.

Certes, ces symptômes peuvent indiquer d'autres maladies, mais il est important de consulter un médecin s'ils persistent.

Parmi les problèmes associés à ce type de cancer, l'un des plus évidents est la difficulté à avaler. À mesure que la tumeur grossit, il devient impossible pour le patient d'avaler de la nourriture solide et, plus tard, seuls les liquides parviennent à passer. Après l'ablation chirurgicale d'une partie de l'œsophage, la difficulté à avaler devrait s'atténuer au fur et à mesure que l'œsophage se cicatrise.

Le second problème qui survient est l'amaigrissement provoqué par la difficulté à avaler. La consultation d'un diététiste est une étape importante du traitement du cancer de l'œsophage afin que la personne maintienne un bon apport nutritionnel. La mauvaise nutrition peut ralentir la cicatrisation.

Enfin, il arrive que le cancer envahisse d'autres organes, les sites de métastase les plus courants étant les poumons et le foie.

Les complications découlent parfois du traitement aussi bien que du cancer, surtout si celui-ci s'est déjà propagé.

Diagnostic

Si les autres causes ont été écartées et que le médecin soupçonne un cancer de l'œsophage, il interrogera la personne sur son état de santé, effectuera un examen physique et prescrira certains des examens suivants :

  • un repas baryté: le patient avale une solution de baryum dont le parcours est suivi à l'aide d'une radiographie. Ce test peut démontrer s'il y a des changements dans l'architecture de l'œsophage, de l'estomac ou de l'intestin grêle ou s'il y a obstruction de ces organes.
  • une endoscopie: un examen qui consiste à introduire un endoscope (tube muni d'une source lumineuse et d'un appareil de visualisation) dans la gorge pour examiner la muqueuse de l'œsophage. Votre médecin utilisera probablement un anesthésique local ou il vous administrera un médicament pour que vous soyez confortable. Il se peut que vous ayez mal à la gorge après l'examen, mais vous serez rétabli un ou deux jours plus tard. L'endoscopie aidera le médecin à préciser le type de tumeur et son emplacement dans l'œsophage.
  • une biopsie : à l'aide de l'endoscope, le médecin peut prélever un échantillon de tissu à l'intérieur de l'œsophage pour le soumettre à un examen microscopique.

Si le diagnostic de cancer a été confirmé, l'étape suivante consiste à en déterminer le stade, c'est-à-dire jusqu'à quel point il a progressé. Voici les examens utilisés :

  • des analyses sanguines;
  • une radiographie pulmonaire;
  • une tomodensitométrie du thorax et du foie, examen qui révélera la présence de tumeurs ou d'autres anomalies;
  • une échographie endoscopique pour évaluer la profondeur de la pénétration du cancer dans la paroi de l'œsophage;
  • des tomographies par émission de positrons (PET) peuvent définir l'étendue locale du cancer et évaluer s'il s'est propagé ou métastasé (propagé d'une partie du corps à une autre).

Les stades du cancer sont définis de la façon suivante :

  • stade 0 : tout au début, le cancer est localisé dans la première couche de la muqueuse;
  • stade 1 : le cancer, encore à ses débuts, est localisé uniquement dans une petite partie de l'œsophage, mais ne s'est pas propagé;
  • stade 2 : le cancer s'est propagé plus profondément dans l'œsophage et peut avoir atteint les ganglions lymphatiques voisins de l'œsophage;
  • stade 3 : le cancer s'est propagé encore plus profondément dans la paroi de l'œsophage ou s'est répandu dans les tissus et les ganglions lymphatiques avoisinants;
  • stade 4 : le cancer a envahi d'autres parties de l'organisme (habituellement les poumons ou le foie, bien qu'il puisse également envahir d'autres parties du corps);
  • récurrent : le cancer est réapparu après le traitement initial.

Traitement et Prévention

Le traitement est déterminé en fonction du stade du cancer ou de son degré de propagation. Comme pour la plupart des cancers, les options de traitement sont la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie, ou une combinaison des trois techniques.

Le traitement chirurgical cible le tissu cancéreux et vise à l'enlever. Il s'agit du mode de traitement le plus fréquemment utilisé pour le cancer de l'œsophage. Avant de décider d'une chirurgie, le médecin évaluera l'état de santé général de l'individu, car il s'agit d'une intervention qui peut être longue et très éprouvante.

Dans le cas d'une ablation complète de l'œsophage, le chirurgien peut créer un nouveau passage dans l'estomac, de manière à ce que les aliments soient acheminés dans le reste du tractus gastro-intestinal, soit par l'estomac ou par l'intestin. Il choisit alors parmi une variété de méthodes qui requièrent des incisions dans le cou, dans le thorax ou dans l'abdomen.

Souvent le chirurgien pratique d'abord une mini-chirurgie sur l'abdomen pour s'assurer que le cancer ne s'est pas répandu dans cette cavité. À l'occasion, certaines parties de cette intervention se font à l'aide d'un mince tube muni d'une source lumineuse et d'un appareil de visualisation qui est introduit dans l'abdomen (laparoscopie) ou dans la région du thorax (thoracoscopie). La laparoscopie et la thoracoscopie réduisent les risques d'effets secondaires après l'opération.

Dans des cas exceptionnels où le cancer est situé très haut dans l'œsophage, près de la bouche ou de la gorge, la chirurgie nécessite l'ablation de certaines structures à l'intérieur du cou, tel le larynx.

Le patient peut avoir de la difficulté à avaler après l'opération et le reflux constitue souvent un problème. Dans un premier temps, il devra ne boire que des liquides pour passer graduellement aux aliments mous. Il est également possible de laisser une endoprothèse (un type spécial de tube) en place pour élargir l'œsophage, ce qui facilite le passage des aliments.

Si la chirurgie ne peut être pratiquée, le laser est parfois utilisé pour enlever les cellules cancéreuses et dégager l'œsophage. Pour faciliter une cicatrisation plus rapide de l'œsophage après la chirurgie, on alimente le patient à l'aide de tubes qui passent directement dans l'estomac à travers la peau. Ces tubes sont facilement insérés au moment de la chirurgie ou même en clinique externe, sous anesthésie locale.

La radiothérapie peut être externe ou interne. Dans le premier cas, on dirige une source de rayonnement externe directement sur les cellules cancéreuses, alors que dans le deuxième cas, on place une substance radioactive directement dans l'œsophage.

La radiothérapie s'accompagne de plusieurs effets secondaires, dont les principaux sont :

  • des changements de la voix;
  • des maux de gorge;
  • une perte ou une modification du goût ou de l'odorat;
  • une rougeur, une sécheresse de la peau;
  • une sécheresse de la bouche;
  • une sensibilité de la bouche et des gencives;
  • une ulcération de la bouche.

Bien que généralement temporaires, ces réactions sont parfois très incommodantes pendant le traitement. Les professionnels de la santé pourront suggérer des mesures pour en réduire les effets.

La chimiothérapie est un traitement qui fait appel à des médicaments qui tuent les cellules cancéreuses. Elle est habituellement injectée directement dans les veines. Comme les médicaments circulent partout dans le corps, les effets secondaires, bien que temporaires, sont plus généralisés que dans le cas de la radiothérapie. Ils comprennent notamment :

  • une augmentation du risque d'infections;
  • une chute des cheveux;
  • de la diarrhée;
  • de la fatigue;
  • des lésions dans la bouche;
  • de la nausée et des vomissements.

Aux stades avancés de la maladie, ou lorsque le patient est trop frêle pour supporter une chirurgie, la chimiothérapie est souvent donnée conjointement avec la radiothérapie. Il arrive que cette combinaison offre des chances de survie et de guérison similaires à la celles de la chirurgie.

La thérapie photodynamique peut être utilisée pour soulager les symptômes du cancer de l'œsophage. Le patient absorbe alors un médicament qui rend les cellules cancéreuses plus sensibles à la lumière. La région affectée est ensuite exposée à une source de lumière particulière qui tue les cellules cancéreuses.

Après le traitement du cancer de l'œsophage, il est crucial de garder l'œsophage ouvert. Pour ce faire, on effectue un bougirage qui consiste à dilater (élargir) l'œsophage pour faciliter la déglutition. Il ne s'agit cependant pas d'une solution permanente, et il est parfois nécessaire de répéter cette intervention régulièrement.

Comme dans le cas de nombreux cancers, on pourrait réduire la probabilité de développer un cancer de l'œsophage en diminuant ses risques. Cela signifie cesser de fumer, boire avec modération, adopter une alimentation saine et consulter un médecin au sujet de n'importe quel trouble persistant de la gorge.

À l'heure actuelle, la meilleure prévention consiste à en bien connaître les signes et les symptômes et à prendre le plus tôt possible les mesures qui s'imposent.

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