Le dégorgement des mythes mammaires

 

La santé du sein est un sujet qui peut inviter des réponses enflammées et donner naissance à des hypothèses passionnées. Prenons en exemple les millions de courriels retransmis qui contiennent des avertissements en lettres majuscules! Et qui vous supplient de « faire suivre ce message à toutes les femmes que vous connaissez ».

Dans la plupart des cas, l'intention est bonne : faire connaître les menaces possibles de cancer du sein. Par contre, combien sont réelles, combien sont des mythes à dégorger? Examinons quelques-uns de ces mythes :

  • le port d'un soutien-gorge cause un cancer du sein. Mythe. L'idée derrière ce mythe est que les soutiens-gorge, surtout ceux qui ont une armature, nuisent à la circulation de la lymphe, ce qui permet aux toxines de s'accumuler dans les seins. Pourtant, la lymphe n'est pas éliminée par le sein comme de la sueur. Elle retourne au contraire vers la paroi de la cage thoracique et les aisselles. Donc, tandis qu'un soutien-gorge bien ajusté procure un soutien, aucune donnée scientifique ne soutient ce mythe;
  • les antisudorifiques causent un cancer du sein. Mythe. En se fondant sur une logique semblable à celle qui est a donné naissance à l'existence d'un lien entre le soutien-gorge et le cancer du sein, certaines personnes ont déclaré que les antisudorifiques, en empêchant la transpiration, causent une accumulation de toxines dans et autour des seins et des aisselles. Elles ont ensuite affirmé que cette accumulation toxique pouvait déclencher un cancer du sein. Ce mythe comporte un avertissement supplémentaire : la femme qui utilise un antisudorifique tout de suite après s'être rasé les aisselles court un risque accru parce que les petites coupures faites par le rasoir facilitent l'entrée des substances chimiques toxiques dans le corps. Pourtant, aucune de ces idées n'est vraie. Des chercheurs ont analysé les habitudes de rasage et d'application d'un antisudorifique de centaines de femmes, dont certaines étaient atteintes d'un cancer du sein, et ils n'ont pas constaté de différence importante. De plus, la transpiration sert d'abord et avant tout à rafraîchir le corps et non pas à éliminer des toxines. Aucune donnée probante ne permet de conclure que les antisudorifiques causent un cancer du sein;
  • l'utilisation d'une bouteille d'eau congelée ou réchauffée peut déclencher un cancer du sein. Mythe. Ce mythe est né quand quelqu'un a dit, à tort, que les dioxines employées dans la fabrication des bouteilles de plastique pourraient se retrouver dans les aliments et les boissons. Tout d'abord, les bouteilles de plastique ne contiennent aucune dioxine. Et même si des dioxines, des substances chimiques toxiques, se retrouvaient dans les bouteilles de plastique – ce qui n'est pas le cas -, la congélation rendrait encore plus difficile la dispersion de ces substances chimiques dans le contenu de la bouteille. Cet avertissement provient probablement de l'inquiétude justifiée concernant le réchauffement des plastiques. Par contre, on a montré que les phtalates, une autre classe de substances chimiques employées pour augmenter la flexibilité de certains plastiques, perturbent les hormones et peuvent se retrouver dans les aliments quand les types de plastiques en question sont chauffés. Cependant, les phtalates ne se trouvent que dans les bouchons des bouteilles et le risque de les voir s'infiltrer dans votre eau est négligeable. Quoi qu'il en soit, veillez à nettoyer et à sécher correctement vos bouteilles d'eau en plastique si vous décidez de les réutiliser;
  • la consommation de café augmente le risque de cancer du sein. Pas certain. Au fil des années, la caféine a été mise en cause pour toutes sortes d'affections et d'états de santé. Le lien supposé (mais pas entièrement confirmé) entre la caféine et une maladie fibrokystique du sein pourrait être l'une des raisons du rapprochement entre la caféine et le cancer du sein. Cette affection se caractérise par des kystes mammaires bénins, des nodules dans le sein, de la sensibilité et de la douleur n'ayant aucun lien avec le risque de cancer du sein. De manière générale, la consommation de café n'augmente pas le risque de cancer du sein. Certaines études montrent même que les femmes ménopausées qui boivent du café pourraient avoir un risque plus faible de cancer du sein.Cependant, ce sujet continue de susciter la controverse parmi les professionnels de la santé;
  • les pilules anticonceptionnelles augmentent le risque de cancer du sein. Vrai. Il est normal de formuler des hypothèses sur les effets des contraceptifs oraux puisque ces produits contiennent des estrogènes et de la progestérone, 2 hormones souvent associées au risque de cancer du sein. La prise de pilules anticonceptionnelles augmente un peu le risque de cancer du sein, plus particulièrement si la femme la prend depuis au moins 10 ans. Les risques sont également augmentés si vous avez déjà subi un cancer du sein ou si l'une de vos proches parentes a déjà été atteinte du cancer du sein. Cependant, le risque redevient normal une fois qu'une femme cesse de prendre ses pilules. Il est préférable de discuter de votre risque personnel de cancer du sein avec votre médecin avant de commencer un régime de contraception;
  • les implants mammaires peuvent causer un cancer du sein. Mythe. D'une part, aucun lien scientifique n'a été établi entre les implants mammaires contenant de la silicone ou une solution physiologique, et le cancer du sein. D'autre part, les implants gonflables peuvent masquer les signes de cancer lors de la mammographie et ainsi compliquer le diagnostic de cancer du sein. Les femmes porteuses d'implants pourraient avoir besoin d'un dépistage complémentaire afin de détecter et d'interpréter correctement des signes de cancer du sein;
  • les femmes qui allaitent sont protégées contre le cancer du sein. Vrai... dans une certaine mesure. Le fait d'avoir donné naissance diminue le risque de cancer du sein, et plus une femme allaite longtemps, plus elle est protégée contre ce risque. Néanmoins, cela ne veut pas dire que les femmes qui allaitent ne peuvent pas avoir un cancer du sein.

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Le dépistage du cancer du sein soulève des controverses

 

L'autoexamen des seins

Au début des années 2000, la revue de l'Association médicale canadienne, qui représente les médecins au Canada, a publié les résultats d'une étude ayant mené à la conclusion que l'autoexamen des seins (AES) pratiqué régulièrement ne réduit pas le risque de succomber à un cancer du sein.

Cette déclaration a soulevé la colère des survivantes du cancer du sein ainsi que des médecins. En effet, depuis le début des années 1950, la Société canadienne du cancer et l'American Cancer Society recommandent aux femmes de faire un autoexamen des seins chaque mois! Bon nombre de survivantes du cancer du sein ont découvert leur cancer elles-mêmes et doivent leur survie à leur vigilance et à l'autoexamen des seins. Malgré cela, la Société canadienne du cancer a cessé de recommander la pratique mensuelle d'un autoexamen des seins.

Le rapport qui a reçu tant d'attention était le fruit de l'analyse de nombreuses études ayant porté sur l'autoexamen des seins et les décès liés au cancer du sein – c'est ce que l'on appelle une méta-analyse – a révélé que l'autoexamen des seins n'était pas, comme on l'avait cru, une méthode simple et peu coûteuse de dépistage précoce du cancer. En effet, il est difficile de maîtriser la technique et de toujours faire l'examen de la même façon. De plus, on a constaté que l'autoexamen des seins a augmenté le nombre d'interventions médicales dues à la découverte et à l'évaluation de « bosses » non cancéreuses. On a calculé que cette situation augmenterait les coûts associés aux soins de santé, en plus d'inquiéter inutilement les femmes, sans procurer le bienfait de sauver des vies.

Compte tenu de cette controverse, quelles sont les lignes directrices actuelles? L'idée que les femmes devraient apprendre à connaître leurs seins, à les examiner régulièrement et à rechercher les signes de cancer semble faire consensus, mais l'auto-examen des seins n'est généralement pas recommandé, car les études les plus récentes ne parviennent pas à démontrer qu'il permet de leur sauver la vie.

La mammographie

La mammographie, une radiographie du sein réalisée avec une faible dose d'irradiation, permet de détecter le cancer du sein. Cet examen est employé aux fins de dépistage et de diagnostic. La mammographie de dépistage permet de rechercher les signes possibles de cancer du sein, même si vous n'avez aucun symptôme. Par ailleurs, on a recours à la mammographie diagnostique si vous avez une bosse dans le sein ou un autre symptôme nécessitant une évaluation plus poussée.

La controverse soulevée par la mammographie concerne la recommandation d'effectuer une mammographie de dépistage à intervalles réguliers pour les femmes de moins de 50 ans. La communauté médicale s'accorde pour déclarer que la mammographie de dépistage après la ménopause permet de détecter le cancer du sein au stade précoce, quand les chances de réussite du traitement sont les meilleures. Cependant, les mammographies effectuées chez des femmes plus jeunes peuvent entraîner des surdiagnostics, où des formes inoffensives de cancers du sein sont découvertes et traitées inutilement, ainsi que des tests faussement positifs.

Le dilemme féminin
Le consensus au Canada est le suivant : la plupart des femmes âgées de 50 à 69 ans devraient avoir une mammographie de dépistage du cancer du sein tous les 2 ans, et cette pratique sauve des vies.

Dans le cas des femmes exposées à un risque plus élevé de cancer du sein, on pourrait envisager de commencer plus tôt. La meilleure manière de procéder est d'en parler avec votre médecin pour décider quand il faudrait commencer à effectuer régulièrement des mammographies.

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Les bosses dans le sein

 

« Oh non, une bosse? » Il est normal de vous inquiéter si vous sentez une bosse inhabituelle dans un de vos seins. Un tas d'hypothèses se bousculent dans votre tête, et vous vous dites : « Et si c'était un cancer? »

Détendez-vous. Ce n'est probablement pas un cancer. En fait, 80 % des bosses dans le sein se révèlent bénignes et non cancéreuses. Passons en revue quelques bosses suspectes les plus courantes.

Les kystes : des raisins mous, voilà comment les kystes du sein sont souvent décrits. On compare aussi ces kystes à de petits ballons gonflés d'eau. Si vous découvrez une petite bosse ovale dans votre sein, vous saurez qu'il s'agit d'un kyste si elle est facile à déplacer. Les kystes ont tendance à grossir juste avant les menstruations et à se rapetisser tout de suite après, car ils sont liés aux fluctuations hormonales du cycle menstruel. Les kystes simples sont ceux qui sont remplis de liquide, tandis que les kystes complexes sont ceux qui sont remplis à la fois de liquide et de composants solides.

Les kystes peuvent être douloureux ou sensibles, mais ils sont souvent bénins. Cependant, bien que les kystes simples n'augmentent pas le risque de cancer du sein, les kystes complexes ont une petite chance de contenir un cancer ou peuvent vous faire courir un risque de cancer et doivent être vérifiés par une biopsie. Aucun traitement n'est requis, sauf si le kyste est gros, douloureux ou gênant; dans ce cas, le drainage du liquide peut s'avérer bénéfique. Portez un soutien-gorge bien ajusté et offrant un bon support pour diminuer la douleur. Certaines femmes trouvent que leurs symptômes s'atténuent quand elles évitent la caféine et le sel.

Les adénofibromes : vous pourriez avoir des adénofibromes sans même le savoir. Ces tumeurs d'aspect ferme et lisse, caoutchouteuses au toucher et non cancéreuses ont généralement un diamètre d'environ 1 centimètre, mais elles peuvent être plus grosses. Si vous appuyez sur un adénofibrome, vous aurez l'impression de toucher une bille. Tout comme les kystes, cette bosse ronde se déplace facilement dans le sein et elle est sensible à la montée ou à la baisse du taux d'hormones reproductrices féminines.

La plupart des fibroadénomes n'augmentent pas le risque de cancer du sein, mais les fibroadénomes complexes et de grande taille peuvent entraîner une légère augmentation du risque. Votre médecin pourrait recommander une opération pour enlever l'adénofibrome, une intervention appelée tumorectomie.

Les changements fibrokystiques : l'apparition de kystes accompagnés d'autres changements dans les seins (douleur et sensibilité, tissus donnant l'impression d'être grumeleux, épais, fibreux et semblables à une cicatrice) signifie qu'une femme a des seins fibrokystiques. Les changements fibrokystiques sont très fréquents; en effet, la plupart des femmes, à un moment donné, particulièrement entre 30 et 50 ans. On croit qu'il y a un lien entre ces changements et les fluctuations hormonales qui accompagnent le cycle menstruel ; cela expliquerait pourquoi la situation s'améliore progressivement après la ménopause.

Les changements fibrokystiques provoquent de la douleur et de la sensibilité et peut entraîner un risque légèrement plus élevé de développer un cancer du sein. À l'occasion, ces  changements compliquent le diagnostic de nodules mis en évidence par une mammographie. On peut atténuer les symptômes des seins fibrokystiques, tout comme ceux des kystes mammaires, en portant un soutien-gorge qui réduit la douleur en procurant un bon soutien et en rationnant ou en supprimant la consommation de caféine.

Le lipome : ce type de petite bosse est une accumulation de tissu graisseux. Il peut se former n'importe où dans le corps et parfois sous la peau recouvrant le sein. Le lipome est plat, mou, pâteux et bouge quand vous le poussez du doigt. Ces bosses sont non cancéreuses, ont tendance à être héréditaires et ne causent aucun problème, à moins de devenir assez grosses pour exercer une pression sur un nerf situé à proximité. Si un lipome provoque de la douleur, vous pouvez le faire enlever. Un autre type de tumeur ressemblant à un lipome, mais douloureuse et fixe, peut se former : c'est le liposarcome et il peut être cancéreux.

Les atteintes des canaux galactophores : les femmes qui viennent d'accoucher ou qui allaitent pourraient constater plusieurs changements dans leurs seins. De temps à autre, une bosse peut apparaître. Dans le cas d'une galactocèle (un kyste contenant du lait), un canal emprunté par le lait pour traverser le sein s'est obstrué et refermé. Les femmes qui allaitent peuvent avoir une infection dans le sein ou mastite.

Dans le cas des femmes qui ne viennent pas d'accoucher ou qui n'allaitent pas, un petit nodule peut se former à l'intérieur du canal galactophore de l'aréole (la région autour du mamelon). Il peut s'agir d'un papillome intracanalaire, c'est-à-dire d'un nodule indolore non cancéreux, souvent indolore, pouvant s'accompagner d'un écoulement aqueux clair ou teinté de sang provenant du mamelon. D'autres types d'écoulements mamellaires peuvent révéler un cancer du sein ; il est donc important de demander à votre médecin d'examiner ce symptôme.

Il ne faut pas oublier qu'une blessure au sein peut causer une accumulation de sang évoquant un nodule. Cela dit, toute bosse ou masse dans votre sein devrait être examinée par un médecin afin d'exclure le cancer. Vous devriez consulter un médecin dans les situations ci-après :

  • la peau du sein est rouge, croûtée, plissée ou a l'apparence d'une peau d'orange;
  • une bosse nouvelle ou déjà présente a pris un aspect différent du tissu avoisinant;
  • la bosse est toujours là après un autre cycle menstruel;
  • la bosse a grossi ou est devenue plus ferme ou mieux définie;
  • des changements dans les mamelons, y compris un écoulement collant ou teinté de sang ou une rétraction du mamelon (qui n'est pas inquiétante si votre mamelon a toujours eu cette apparence).

Votre médecin vous posera probablement des questions et examinera bien vos seins, car il recherchera des anomalies. Si votre médecin découvre quelque chose d'inhabituel, il pourrait demander des épreuves complémentaires, notamment des examens d'imagerie comme une mammographie, une échographie ou une imagerie par résonance magnétique; un prélèvement de tissu mammaire (une biopsie) ou de liquide (une aspiration à l'aiguille).

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