Description

La stérilité se définit habituellement comme l'incapacité de concevoir un enfant après avoir eu pendant un an des rapports sexuels sans contraception et culminant dans un coït vaginal. Lorsqu'ils n'utilisent pas de méthode de contraception, les relations sexuelles fréquentes aboutissent à une grossesse chez 50 % des couples en 3 mois, 75 % des couples en 6 mois et 90 % des couples en 1 an.

La stérilité touche 1 dans 6 couples canadiens. Alors qu'il était souvent considéré comme un problème uniquement féminin, les hommes et les femmes peuvent contribuer à l'infertilité. Dans environ un tiers des couples infertiles, un facteur masculin est identifié en même temps qu'un facteur féminin.

Un couple ne devrait pas se tenir pour infertile avant d'avoir essayé de concevoir sans succès pendant au moins 6 mois, si la femme a 35 ans ou plus, ou pendant au moins 1 année si la femme a moins de 35 ans. Si une grossesse n'est pas advenue après ce délai, consultez votre médecin. Vous pourriez désirer consulter votre médecin après 6 mois d'essai de procréation si la partenaire féminine présente un cycle menstruel irrégulier ou des anomalies connues de l'appareil reproducteur ou si le partenaire masculin a des antécédents de problèmes de fertilité. Il n'est heureusement pas rare que des couples aient la surprise de concevoir un enfant sans l'aide d'un traitement après plusieurs années d'essais infructueux.

Causes

La stérilité tant d'origine féminine que masculine peut résulter de divers troubles et problèmes médicaux.

La stérilité féminine est influencée par :

  • l'âge;
  • les infections sexuellement transmissibles à Chlamydia, entre autres;
  • des lésions aux ovaires;
  • une obturation des trompes de Fallope;
  • une hypothyroïdie (un trouble de la thyroïde);
  • une endométriose (un trouble caractérisé par la présence de cellules de la muqueuse de l'utérus hors de l'utérus);
  • le syndrome des ovaires polykystiques;
  • la présence de cicatrices dans l'utérus;
  • des fibromes (des tumeurs bénignes siégeant dans l'utérus);
  • des affections congénitales comme la fibrose kystique;
  • des exercices trop intenses (menant à l'absence des règles);
  • l'anorexie ou la boulimie;
  • de fréquentes variations pondérales;
  • des lésions au col utérin (par ex. à la suite d'un avortement ou du procédé de dilatation et curetage [D et C]);
  • de l'hyperprolactinémie (taux de l'hormone sanguine prolactine plus élevés qu'à la normale);
  • la présence non traitée de maladie cœliaque ou d'une autre affection auto-immunitaire.

La stérilité s'observe plus communément de nos jours parce qu'un plus grand nombre de personnes décident d'avoir des enfants plus tard. Mais étant donné que la fécondité des femmes baisse avec l'âge, les femmes qui approchent de la quarantaine, et celles qui en ont franchi le cap, ont naturellement plus de difficultés à concevoir, même en ayant recours à un traitement. Les examens qui constituent le bilan d'une stérilité féminine révèlent la présence d'une endométriose pour 25 % à 50 % des femmes.

Quelques femmes font des fausses couches répétées. Elles sont souvent dues à des troubles du système immunitaire, à des problèmes génétiques, à des causes hormonales ou, occasionnellement, à une légère malformation de l'utérus. Dans certains cas, les spermatozoïdes ne parviennent pas à pénétrer dans l'ovule de la femme, mais la méthode de fécondation in vitro, ou FIV, est une forme de traitement de cette autre anomalie.

L'hyperprolactinémie est une autre cause possible de stérilité féminine. Il s'agit d'une affection caractérisée par une forte augmentation du taux sanguin de prolactine, l'hormone qui normalement stimule la production de lait maternel. Une sécrétion excessive de prolactine peut entraver l'ovulation et la menstruation. On croit que des facteurs comme la tension nerveuse, la marijuana et une hypothyroïdie jouent un rôle dans l'augmentation du taux de prolactine. Certains médicaments sur ordonnance peuvent aussi causer un niveau de prolactine élevé. Il arrive, mais rarement, qu'une très petite tumeur de l'hypophyse, une glande située à la base du cerveau, soit responsable de cette sécrétion excessive, mais ce trouble se traite facilement avec des médicaments.

Les femmes qui ont employé par le passé des pilules ou des injections anticonceptionnelles, des anneaux vaginaux et des timbres transdermiques se demandent parfois si ces produits influent encore sur leur fécondité. Il n'existe aucune preuve que les pilules anticonceptionnelles, les anneaux vaginaux, ou les timbres transdermiques accroissent le risque de stérilité. Après avoir suspendu l'emploi de ces médicaments, vous pourriez cependant décider de ne pas avoir de rapports fécondants avant qu'un cycle menstruel au moins soit révolu. Votre cycle ovarien pourrait ainsi se régulariser naturellement, puisque sa durée ne sera plus fixée par des méthodes de contraception. Si vous aviez toutefois des menstruations qui survenaient à des intervalles irréguliers, ou trop espacés, avant que vous ne commenciez à employer « la pilule », ou l'une des méthodes hormonales de contraception, vos menstruations se manifesteront fort probablement de la même façon que par le passé. Autrement dit, si vos règles apparaissaient 1 fois par mois ou 1 fois tous les 2 mois ou à peu près, votre cycle se rétablira selon ce rythme.

Les dispositifs intra-utérins (DIU) permettent d'éviter la fécondation, mais aucune donnée probante n'a permis de montrer que cette méthode pose un risque accru de stérilité féminine. Des femmes qui ont recours à des injections anticonceptionnelles pourraient devoir attendre le retour de leurs règles et de leur fécondité pendant près d'un an. Discutez avec votre médecin, ou un pharmacien, pour savoir si votre méthode de contraception serait responsable de votre stérilité et, si c'est le cas, pendant combien de temps son influence pourrait encore se prolonger.

La stérilité masculine est influencée par :

  • un désordre hormonal;
  • le tabac;
  • des affections et des situations exposant les testicules à un excès de chaleur comme l'exercice physique, l'eau chaude, des vêtements trop serrés, une position assise prolongée (par. ex. pour les camionneurs);
  • des médicaments contre le cancer, la radiothérapie; 
  • les oreillons après la puberté;
  • les infections transmises sexuellement; 
  • des anomalies anatomiques des organes génitaux comme un testicule qui n'est pas descendu;
  • des médicaments comme des antihypertenseurs, des antidépresseurs et des hormones mâles;
  • un traumatisme génital;
  • une intervention chirurgicale de la prostate;
  • les veines variqueuses des testicules;
  • une consommation immodérée d'alcool;
  • des rapports sexuels problématiques parce qu'ils ont lieu hors de la période de fécondabilité ou se terminent par un retrait prématuré;
  • une lésion de la moelle épinière;
  • des anomalies génétiques;
  • une infection des voies urinaires;
  • la fibrose kystique;
  • l'usage de substances illicites (par ex. la cocaïne, la marijuana);
  • des opiacés;
  • des stéroïdes;
  • pesticide exposure.

Certains hommes ont une prédisposition aux problèmes de stérilité. Les facteurs ci-après contribuent à la survenue du risque de stérilité :

  • le diabète;
  • une alimentation mal équilibrée;
  • le tabagisme (baisse du nombre de spermatozoïdes et insuffisance érectile);
  • les bains chauds; 
  • une surcharge pondérale ou une insuffisance pondérale.

L'environnement peut aussi influer sur la fécondité. On a observé une baisse de la numération des spermatozoïdes dans les pays industrialisés, et on l'attribue à des facteurs environnementaux qui n'ont pas été précisément identifiés.

Parmi les différents types d'infertilité masculine, on retrouve :

  • l'azoospermie - une absence de spermatozoïdes dans le sperme émis;
  • l'oligospermie - une insuffisance de spermatozoïdes dans le sperme émis;
  • l'asthénospermie - les spermatozoïdes sont présents, mais leur motilité est en dessous de la normale; 
  • la tératospermie - une forte proportion des spermatozoïdes a une forme anormale;
  • une éjaculation rétrograde - le conduit que les spermatozoïdes empruntent normalement est bloqué et il est possible que le sperme émis reflue vers la vessie.

Symptômes et Complications

Un couple jeune, aux organes reproducteurs sains et qui n'utilise pas de moyens de contraception a environ 20 % de chances d'avoir un rapport fécondant dans un mois donné. Quand une personne est jeune et n'a aucune raison de penser qu'elle pourrait être infertile, elle devrait essayer de concevoir pendant un an avant de consulter un médecin à propos d'un traitement contre l'infertilité. Si la femme du couple a plus de 35 ans, la majorité des spécialistes de la fécondité recommandent d'envisager un traitement après une période d'essai de 6 mois afin que cette femme ait une meilleure chance de concevoir pendant qu'elle est encore assez jeune pour raisonnablement espérer que sa grossesse se déroulera sans problème.

Diagnostic

Il existe des douzaines d'examens possibles pour déterminer tant l'origine d'une infertilité masculine que féminine. Votre médecin commencera par se procurer vos  antécédents médicaux et ceux de votre partenaire et vous demandera de noter diverses informations comme le cycle menstruel de la femme, le moment choisi pour les rapports sexuels, etc.

Quand il s'agit des hommes, le diagnostic repose sur l'analyse du sperme Pour une analyse du sperme,  , l'homme doit fournir un échantillon de son éjaculat. Cet échantillon est examiné au microscope. Diverses analyses biochimiques permettent de glaner des données sur la forme, la motilité et la capacité de survie des spermatozoïdes.  On peut également effectuer des analyses sanguines pour connaître les taux de certaines hormones qui jouent un rôle dans la fertilité masculine.

Un examen physique de l'appareil reproducteur ainsi qu'un examen des taux de diverses hormones constituent les premières choses à vérifier pour les femmes.  Ces résultats procurent des indices non seulement sur la cause de la stérilité, mais aussi sur les probabilités de la réussite d'un traitement. Une échographie est souvent prescrite pour observer la forme de l'utérus, déceler des fibromes, repérer des kystes sur l'ovaire, et bien d'autres anomalies. Après l'injection d'une matière colorante dans le col utérin, une radiographie permettra de vérifier si les trompes de Fallope ne sont pas obturées. Le diagnostic s'appuiera également sur les résultats d'autres examens, notamment une laparoscopie, ou une hystéroscopie effectuée au moyen d'un tube muni d'une caméra et permettant d'explorer la région utérine afin d'y repérer des signes d'anomalies comme une endométriose ou l'obstruction des trompes, et d'autres facteurs d'infertilité.

Traitement et Prévention

Tandis qu'il n'y a pas lieu de se précipiter vers la clinique de stérilité la plus proche après 1 mois ou 2 d'essais infructueux, un couple ne devrait pas hésiter à demander conseil à un médecin, même avant d'essayer d'obtenir une grossesse. Ce professionnel saura plus que probablement impartir des renseignements qui s'avéreront pertinents à vos chances d'avoir un bébé en bonne santé.

La meilleure façon de prévenir la stérilité est encore la pratique de la sexualité à risques réduits. Étant donné que des affections vénériennes comme une infection à Chlamydia, et la gonorrhée (la chaude-pisse), peuvent mener à la stérilité, il importe de prendre des précautions pour les éviter, et de savoir reconnaître les caractéristiques qui permettront de poser rapidement un diagnostic et d'obtenir un traitement dès l'apparition des premiers symptômes. La pratique d'exercices physiques intenses réduit la fécondité tant des hommes que des femmes ainsi que les fluctuations pondérales successives qui peuvent provoquer un déséquilibre hormonal. Vous devriez discuter de ces facteurs avec votre médecin si vous pensez qu'ils jouent un rôle dans votre cas. D'autres modifications du mode de vie qui peuvent aider à améliorer la fertilité comprennent la réduction de la consommation de caféine et d'alcool et le moment approprié des rapports sexuels.

Quelquefois, la stérilité peut se traiter dans une salle d'opération. Une laparoscopie peut être mise à profit pour repérer une endométriose qui peut être traitée au cours de la même opération. Des fibromes ou des cicatrices siégeant dans l'utérus se prêtent également bien à un traitement pratiqué au moyen d'un hystéroscope. Quand il s'agit des hommes, la chirurgie peut s'utiliser pour réparer les veines variqueuses testiculaires et les problèmes mécaniques d'éjaculation.

La stérilité féminine, surtout celle des femmes qui ont souffert de fausses couches répétées, pourrait provenir d'une réaction immunitaire à leur propre grossesse. Il existe un grand nombre de nouveaux examens et de traitements pour ce type de problèmes. Les femmes qui ont essayé la fécondation in vitro, ou FIV, devraient également tenir compte de cette possibilité si elles ont des embryons apparemment sains qui ne parviennent pas à pénétrer dans la muqueuse utérine.

Il existe plusieurs traitements hormonaux susceptibles de soigner la stérilité féminine, ils sont offerts sous forme de pilules et d'injections. En règle générale, les traitements hormonaux sont moins coûteux que les autres traitements de fécondation. Toutefois, lorsque vous prenez en compte les frais engagés pour des procédés qui améliorent la fécondité, comme les techniques de lavage de sperme et de fécondation in vitro ou FIV, le coût s'élève rapidement. Les fécondostimulants sont également susceptibles d'accroître les probabilités de grossesse multiple (par ex. le développement de jumeaux, de triplés) et leur emploi exige une surveillance médicale accrue.

Il existe plusieurs techniques qui augmentent les chances de procréer d'une femme. Dans la pratique de la fécondation in vitro ou FIV, des hormones sont utilisées pour stimuler la production de plusieurs ovules qui sont ensuite prélevés à des fins de fécondation hors du corps. Dans une des techniques employées, les ovules sont placés dans un récipient où sont ajoutés des spermatozoïdes. Des techniciens déterminent quels ovules ont été fécondés (les embryons), et ces œufs sont insérés dans l'utérus. Les œufs qui restent peuvent être congelés en vue d'une insertion ultérieure. C'est ce que l'on appelle le transfert de l'embryon. Au cours d'une autre technique désignée injection intracytoplasmique d'un spermatozoïde ou IICS, des ovules sont retirés du corps d'une femme et un spermatozoïde est injecté dans l'un d'eux. Cette technique est effectuée sur plusieurs ovules quand la numération des spermatozoïdes est faible, ou lorsqu'un spermatozoïde n'est pas parvenu à féconder un ovule durant la technique de fécondation in vitro ou FIV.

Les coûts associés à ces procédés ainsi que la protection potentielle en matière de santé varient d'une province à l'autre au Canada. Il se pourrait que quelques régimes d'assurance privée paient une partie des coûts. Les probabilités d'obtenir une grossesse dépendent de l'âge de la femme et de la présence de facteurs de stérilité masculine. Seul un spécialiste de la fécondité peut évaluer les chances de réussite d'une personne. Tandis que la technique de la FIV a un taux de réussite élevé, les couples qui considèrent que ce procédé vaut la peine d'être essayé devraient se rendre compte que son taux de réussite n'est pas toujours 100 % satisfaisant.

La multiparité est l'un des résultats possibles des traitements de fertilité. . Les grossesses multiples à la naissance est associée à un certain nombre de risques pour la mère et les bébés, notammment,  les naissances prématurées, les fausses couches et e plus grand risque de malformations. Par conséquent, les équipes des cliniques de fertilité et les spécialistes de fertilité font preuve d'une grande prudence pour abaisser cette possibilité en transplantant le nombre minimum d'embryons nécessaires afin de donner une chance raisonnable de succès. Vous allez prendre part dans la prise de décisions en ce qui concerne le nombre d'embryons transférés. Les œufs qui ne sont pas transférés dans l'utérus sont souvent congelés en vue d'une insémination ultérieure.

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