Description

En Amérique du Nord, plus d'1 personne sur 10 souffre de migraines, et la majorité d'entre elles sont des femmes. Les migraines apparaissent généralement entre 10 et 40 ans. Après 50 ans, elles disparaissent souvent, plus particulièrement chez les femmes ménopausées.

Causes

La migraine est un trouble complexe qui survient au niveau du cerveau et des vaisseaux sanguins du cerveau et de la tête. Pour des raisons qu'on ignore, le cerveau deviendrait hyperactif à la suite d'une exposition à certains déclencheurs environnementaux, tels que la lumière ou certaines odeurs. Il s'ensuit une série de changements chimiques qui irritent les nerfs sensibles à la douleur situés autour de la tête et une dilatation des vaisseaux sanguins qui laissent s'échapper des substances chimiques qui irritent davantage ces nerfs. Les migraines durent typiquement de 4 à 72 heures.

Les migraines semblent présenter une composante familiale, mais une cause génétique certaine n'a été établie que pour un type rare de cette affection : la migraine hémiplégique familiale.

Même si les causes précises de la migraine restent un mystère, certains des déclencheurs possibles sont connus, comme des habitudes ou des circonstances associées à l'apparition de la migraine.

Le déclencheur le plus important est une modification hormonale deux tiers des femmes ne souffrent de ces maux de tête qu'au moment de leurs menstruations. Chez les femmes, les migraines sont généralement plus intenses au moment de la puberté, et elles disparaissent souvent vers la ménopause.

Les aliments font aussi partie des déclencheurs courants. Les suivants sont le plus souvent en cause :

  • l'alcool, plus particulièrement le vin rouge et la bière;
  • les aliments fermentés ou marinés;
  • l'aspartame;
  • la caféine;
  • le chocolat;
  • les fromages vieillis;
  • le glutamate monosodique (GMS);
  • le tabac.

D'autres facteurs peuvent également déclencher la migraine :

  • l'exercice;
  • la faim;
  • une modification des habitudes de sommeil;
  • une modification de la pression barométrique;
  • l'obésité;
  • le stress;
  • les traumatismes à la tête;
  • les stimuli importants comme les lumières clignotantes ou les fortes odeurs.

Symptômes et Complications

Les migraines sont plus intenses et persistent plus longtemps que les maux de tête « de tension » ordinaires. De plus, la douleur est davantage localisée et se concentre souvent sur un œil. Les maux de tête intenses ne touchant qu'un côté de la tête s'expliquent généralement par des migraines. Celles-ci s'accompagnent souvent de nausée et de vomissements, de la difficulté à se concentrer, ainsi que d'une hypersensibilité à la lumière et au bruit. En outre, la douleur empire souvent lorsque les personnes atteintes bougent ou se penchent. Elles ont donc souvent tendance à s'étendre dans une pièce sombre et à éviter toute stimulation.

Environ 1 personne sur 4 qui souffre de migraine constate la présence d'une « aura » immédiatement avant l'apparition des maux de tête. Les auras sont des effets visuels qui peuvent prendre la forme d'éclairs lumineux, de lignes aux couleurs vives ou d'un dédoublement de la vue. Dans certains cas, la personne se sent affaiblie ou éprouve des difficultés d'élocution. Ces symptômes disparaissent habituellement après 15 ou 30 minutes pour être remplacés par des douleurs constrictives et, dans certains cas, des nausées graves.

Les migraines ne doivent pas être confondues avec les maux de tête de rebond. Les maux de tête de rebond peuvent apparaître chez les personnes qui consomment de l'AAS (acide acétylsalicylique) ou d'autres analgésiques contre les maux de tête plus de 3 fois par semaines. Ils peuvent aussi frapper les personnes qui emploient plus de 10 jours par mois des antalgiques narcotiques (par ex. la codéine), des associations médicamenteuses regroupant plus d'un antalgique ou des médicaments dont le nom se termine par « triptan » (par ex. l'almotriptan, le rizatripan, le sumatriptan). Ils sont parfois appelés maux de tête induits par des médicaments. Les médicaments sont efficaces pendant un certain temps, mais lorsque leurs effets s'amenuisent, la douleur revient de façon plus prononcée. Si vous prenez des antalgiques pour obtenir du soulagement, le cycle vicieux se poursuit. Il en résulte des maux de tête constants et lancinants qui touchent les deux côtés de la tête et qui s'aggravent chaque fois que l'effet des antalgiques disparaît. Si vous pensez subir des maux de tête de rebond, demandez à votre médecin de vous indiquer le meilleur moyen de vous en défaire.

Une étude à long terme semble indiquer que les femmes qui souffrent de migraines sont exposées à des risques accrus d'accident vasculaire cérébral. La migraine touche généralement les personnes jeunes, et les accidents vasculaires cérébraux sont rares dans cette population. Les rapports entre la migraine et les accidents vasculaires restent mal établis, et d'autres études sont nécessaires.

Diagnostic

Il n'y a pas d'épreuve diagnostique cérébrale courante (par ex. la tomodensitométrie) permettant de déceler avec succès la migraine bien que ces épreuves puissent servir à éliminer d'autres causes éventuelles de maux de tête. Les médecins se fient aux symptômes et à la présentation clinique  d'une personne pour diagnostiquer le problème. Il se peut que votre médecin vous demande de tenir un journal sur vos maux de tête pour aider à établir le diagnostic de migraine.

Traitement et Prévention

Il est parfois possible de réduire le nombre de migraines en évitant les déclencheurs éventuels. Ceux-ci ne sont cependant pas toujours faciles à identifier. Les médecins recommandent souvent de tenir un journal des maux de tête. En notant les circonstances qui entourent l'apparition des migraines (par ex. les émotions, les aliments consommés), il est parfois possible de connaître les situations à éviter afin de réduire le risque de migraines.

Pour réduire le nombre d'attaques, il est important de dormir suffisamment, d'éviter les causes inutiles de stress et de maintenir de bonnes habitudes alimentaires, ainsi qu'un programme d'exercice régulier. D'autres techniques comme le yoga, la méditation et les techniques de rétroaction biologique peuvent également être utiles. Lorsque ces mesures sont insuffisantes, on peut avoir recours aux médicaments. Inscrivez également dans votre journal les techniques que vous avez essayées et leur degré de succès.

Il y a deux principaux types de médicaments contre la migraine. Les médicaments aigus  sont utilisés pour réduire les douleurs en cas d'attaque, et les médicaments prophylactiques sont administrés afin de prévenir les migraines. Le choix du traitement dépend de l'intensité de la migraine, de la présence d'autres problèmes médicaux et de la fréquence des migraines.

Les médicaments aigus sont, notamment :

  • les antalgiques qui contiennent de l'AAS (acide acétylsalicylique), de l'acétaminophène, de l'ibuprofène ou du naproxène et qui sont indiqués contre les migraines légères à modérées;
  • les antinauséeux comme le métoclopramide, la chlorpromazine, la prochlorpérazine et le dimenhydrate peuvent également être utilisés;
  • les préparations d'ergot, qui contractent les vaisseaux sanguins dilatés, par exemple l'ergotamine ou le dihydroergotamine (DHE);
  • les triptans (par ex. le sumatriptan, le naratriptan, le zolmitriptan, le rizatriptan, l'almotriptan, le frovatriptan et l'élétriptan) qui imitent l'action du messager chimique appelé sérotonine et contractent les vaisseaux sanguins afin de soulager la douleur.

Les médicaments prophylactiques sont, notamment :

  • les anticonvulsivants, comme l'acide valproïque, le divalproex sodique, la gabapentine et le topiramate, qui peuvent stabiliser les cellules nerveuses et prévenir l'hypersensibilité cérébrale qui déclenche la migraine;
  • les antidépresseurs tricycliques comme l'amitriptyline et la nortriptyline qui agissent comme antalgiques à doses plus faibles et qui augmentent le niveau d'autres substances chimiques dans le cerveau;
  • des bloqueurs de la sérotonine comme le pizotifène peuvent aussi s'avérer efficaces;
  • les hypotenseurs comme les bêtabloquants (par ex. le propranolol ou le métoprolol), le candésartan, le lisinopril et les bloqueurs des canaux calciques (par ex. le flunarizine et le vérapamil) peuvent prévenir les maux de tête en stabilisant les vaisseaux sanguins;
  • les antagonistes du peptide relié au gène de la calcitonine (CGRP) (p. ex. l'érénumab, le galcanézumab et le frémanezumab) appartiennent à la classe d'anticorps monoclonaux qui agissent en bloquant l'activité d'une protéine susceptible de déclencher les migraines;
  • la toxine botulique peut s'avérer utile pour les personnes souffrant de migraines chroniques (c'est-à-dire qui se produisent pendant 15 jours par mois au cours de plus de 3 mois;
  • les vitamines ou les suppléments comme la riboflavine (vitamine B2), la coenzyme Q10 ou les suppléments de magnésium, qui peuvent s'avérer utiles, mais d'autres études sont nécessaires.

D'autres traitements peuvent également être recommandés par les spécialistes :

  • les herbes médicinales comme la Grande Camomille qui pourraient contribuer à prévenir les migraines;
  • les thérapies comportementales, qui visent à enseigner comment éviter les éléments déclencheurs des maux de tête en modifiant le comportement;
  • les thérapies de relaxation et de rétroaction biologique, qui visent à enseigner aux personnes atteintes à agir sur leurs fonctions corporelles, comme la température et le pouls.

Il semblerait que les traitements de chiropratique comme les manipulations vertébrales peuvent aider à soulager la douleur associée aux migraines ayant leur origine dans le cou.

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