Description

L'angioplastie est une technique qui permet de rouvrir les artères du cœur (artères coronaires) rétrécies ou obstruées sans avoir recours à une intervention chirurgicale importante. Pratiquée pour la première fois en 1977, l'angioplastie est maintenant une intervention aussi courante que le pontage aortocoronarien. Cette technique est parfois appelée angioplastie coronarienne transluminale percutanée (ACTP) ou intervention coronarienne percutanée (ICP).

Angio signifie « qui intéresse un vaisseau sanguin » et plastie signifie « réparation ». L'angioplastie peut également être utilisée dans d'autres parties de l'organisme, en général pour traiter les maladies vasculaires périphériques.

Préparation à l'intervention

Le jour précédant l'angioplastie, vous ne devez rien manger à partir de minuit; demandez à votre médecin si vous pouvez quand même boire des liquides clairs. En règle générale, vous pouvez continuer à prendre vos médicaments, mais il est bon d'en discuter avec votre médecin. Si vous prenez un anticoagulant, comme la warfarine, il se peut que le médecin vous dise de cesser de le prendre pendant quelques jours avant l'intervention; n'oubliez pas de le lui demander. Enfin, si vous prenez de l'insuline, il peut s'avérer nécessaire d'en modifier la dose.

Il faut prévenir votre médecin si vous êtes allergique à l'iode puisque le chirurgien injecte un colorant à base d'iode pendant l'angioplastie. Quelques analyses de sang préliminaires sont parfois nécessaires avant l'angioplastie. Votre médecin peut vous demander de ne pas fumer pendant une certaine période avant ou après l'angioplastie; bien sûr, il est préférable de cesser de fumer complètement pour s'assurer de meilleurs résultats.

Intervention

L'angioplastie est pratiquée sous anesthésie locale, et vous serez éveillé pendant l'intervention. L'intervention est parfois incommodante, mais habituellement elle n'est pas douloureuse. Le chirurgien pratique une petite incision à l'aine ou au bras et insère un tube flexible creux (cathéter) dans l'artère. Le cathéter comprend un ballonnet et un petit tube, généralement en fil de métal, appelé endoprothèse. Une fois le cathéter en place, le médecin injecte un colorant et des radiographies sont prises. Celles-ci indiquent au médecin l'endroit exact du blocage et le degré d'étroitesse de l'artère. Ces radiographies sont connues sous le nom d'angiographies et servent de plan au médecin.

Le chirurgien gonfle alors le ballonnet, ouvrant l'endoprothèse et poussant ainsi celle-ci contre la paroi de l'artère. Lorsque l'intervention est terminée, les cellules qui tapissent le vaisseau sanguin se multiplieront autour de l'endoprothèse pour la maintenir en place. L'intervention dure habituellement 30 minutes, mais elle peut se prolonger quelques heures. Parfois, les patients doivent revenir pour une nouvelle intervention parce que l'artère s'est à nouveau rétrécie (resténose) au site du gonflement du ballonnet.

D'autres types d'angioplastie sont quelquefois utilisés en association avec la sonde à ballonnet :

  • athérectomie directionnelle est une technique au cours de laquelle le chirurgien utilise une lame rotative miniature pour enlever les dépôts de gras et les éliminer de l'organisme;
  • l'athérectomie rotationnelle permet de pulvériser les dépôts graisseux résistants à l'aide d'une perceuse à pointe diamantée;
  • angioplastie par laser excimère consiste en l'utilisation d'un laser pour dégager l'obstruction dans une artère. En règle générale, le ballonnet est employé pour aider à élargir l'espace libre dans la région obstruée;
  • les endoprothèses à élution de médicaments sont traitées tout particulièrement pour libérer graduellement un médicament spécial à l'intérieur de la paroi de l'artère après leur mise en place et leur gonflement. Elles diminuent encore davantage le risque de devoir répéter l'intervention et on y a recours chez les sujets particulièrement exposés à un risque de resténose artérielle après une première intervention. Ces endoprothèses peuvent augmenter le faible risque de coagulation. La recherche a démontré que les endoprothèses à élution de médicaments récemment disponibles comportent aussi peu ou moins de risques que les endoprothèses en métal nu.
  • la radiation intracoronarienne représente l'irradiation de la section de l'artère après l'angioplastie  par ballonnet pour empêcher la resténose à l'intérieur de l'endoprothèse. Des études ont démontré que cette technique expérimentale peut réduire l’incidence de la resténose des artères par un pourcentage pouvant aller jusqu’à 70 %.

Après l'intervention

Après l'angioplastie, certaines personnes retournent chez elles le jour même, tandis que d'autres sont admises à l'hôpital et leur état est surveillé durant la nuit . En général, ils peuvent rentrer chez eux tôt le lendemain.

Une fois revenu chez vous, vous pouvez commencer à reprendre vos activités habituelles après quelques jours, mais vous devez éviter de soulever des objets ou tout autre activité physique intense pendant environ 5 jours ou la période de temps conseillée par votre médecin. Votre médecin vous avisera du moment où vous pourrez retourner travailler et recommencer à conduire ainsi qu'à pratiquer d'autres activités physiques.

Si on vous a installé une endoprothèse, vous devrez probablement prendre un anticoagulant supplémentaire comme le clopidogrel*, en plus de l'acide acétylsalicylique, au moins durant les premiers mois afin de prévenir la coagulation du sang sur l'endoprothèse métallique. Ce traitement peut durer jusqu'à un an. Vous devrez peut-être aussi retarder les soins dentaires pour plusieurs mois en raison du risque d'endocardite (une infection du cœur).

Communiquez avec votre médecin ou votre hôpital si vous constatez :

  • un changement de la température ou de la couleur du bras ou de la jambe qui a subi l'intervention;
  • une enflure, des saignements ou de la douleur au site d'insertion;
  • un essoufflement ou des douleurs thoraciques;
  • de la faiblesse ou un évanouissement possible;
  • de la fièvre.

Angioplastie ou pontage coronarien?

Le pontage coronarien est une intervention efficace, mais plus envahissante pour rétablir le débit sanguin dans le cœur. Elle suppose habituellement l'arrêt des battements cardiaques et le refroidissement du cœur, le patient étant maintenu en vie à l'aide d'un cœur-poumon artificiel. Il faut aussi prélever des segments de vaisseaux sanguins généralement dans 1 ou dans les deux jambes du patient (p. ex. les veines saphènes internes) qui serviront de greffons pour faire le pontage. On peut utiliser d’autres vaisseaux sanguins que les veines des jambes comme ceux de l’intérieur du thorax (artère mammaire interne) ou ceux du bras (artères radiales).

L'angioplastie offre le grand avantage de rétablir le calibre normal de l'artère sans avoir recours à une intervention de grande chirurgie. En revanche, l'angioplastie entraîne un risque de resténose. Cela signifie que l'artère devient de nouveau obstruée par la formation de tissu cicatriciel et peut-être de nouvelles plaques. Le risque de resténose est le plus grand au cours des premiers 3 à 6 mois suivant l’intervention, et c’est nettement plus grand après une angioplastie qu'après un pontage coronarien.

Par contre, l'angioplastie permet aux personnes de recevoir ultérieurement d'autres traitements. Lorsque l'artère s'obstrue de nouveau après un pontage coronarien, le nombre de segments veineux ou artériels est parfois insuffisant pour prélever un deuxième greffon. En outre, une deuxième angioplastie entraîne un traumatisme moins grave pour l'organisme qu'une deuxième opération à cœur ouvert.

Parfois, ce sont les circonstances qui imposent le choix. Par exemple, les personnes qui ont de nombreux blocages graves, des blocages coronariens multiples, ou celles qui sont atteintes de diabète, auront peut-être avantage à subir un pontage coronarien. Par ailleurs, dans la plupart des hôpitaux, on n'effectue pas d'angioplastie chez les patients dont plusieurs artères principales sont bloquées. En effet, durant l'angioplastie, l'artère est complètement obstruée de façon temporaire quand le ballonnet est gonflé. Si d'autres artères sont également bloquées, le patient risque de subir une crise cardiaque. Dans le cas des patients âgés de plus de 80 ans ou qui souffrent d'une autre affection grave, une opération à cœur ouvert risque d'être un traumatisme trop grave. C'est pourquoi, dans de tels cas, l'angioplastie peut constituer un meilleur choix, sans égard au nombre d'artères obstruées.

Complications possibles

L'angioplastie est une intervention plus sûre que le pontage aortocoronarien. Moins de 1 personne sur 100 meurt des complications d'une angioplastie. Des complications graves, mais non mortelles, se produisent chez environ 5 % des personnes qui ont une angioplastie. Parmi ces complications, on retrouve :

  • un accident vasculaire cérébral causé par un caillot qui se déloge pendant que le cathéter est à l'intérieur du corps;
  • des complications rénales, particulièrement chez les personnes qui souffrent d'une maladie du rein et du diabète; cette complication est causée par la substance de contraste à base d'iode utilisée pour la radiographie. On peut administrer des liquides et des médicaments par voie intraveineuse avant et pendant l'intervention pour tenter de réduire ce risque;
  • une déchirure de la paroi de l'artère entraînant une obstruction totale ainsi qu'un risque de crise cardiaque – l'endoprothèse permet habituellement de réparer cette déchirure;
  • un saignement ou des ecchymoses.

Causes

Symptômes et Complications

Diagnostic

Traitement et Prévention

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