Description

L'ostéoporose est une affection du tissu osseux caractérisée par un allègement de certaines parties des os qui deviennent fragiles et sujets aux fractures. Ce trouble touche aussi bien les hommes que les femmes de tout âge, mais plus particulièrement les aînés. L'ostéoporose est responsable d'un grand nombre des fractures osseuses des aînés dont les os fragilisés ne peuvent plus soutenir le poids du corps.

Bien que cette affection n'épargne pas les hommes, l'ostéoporose s'observe surtout parmi les femmes au stade de la ménopause. Elles y sont plus susceptibles parce qu’après la ménopause leurs ovaires ne produisent plus les hormones œstrogènes qui jouent un rôle majeur dans le maintien de la solidité du squelette féminin.

Étant donné que les femmes ont une masse osseuse inférieure de 30 % à celles des hommes, elles deviennent particulièrement sujettes à l'ostéoporose à mesure qu'elles avancent en âge. Toutefois, vers 65 ans ou 70 ans, la perte de la masse osseuse est à peu près la même pour les hommes et pour les femmes. Une alimentation riche en calcium et en vitamine D et des exercices de port de poids constituent des mesures préventives importantes de l'ostéoporose.

Causes

L'os est essentiellement constitué de minéraux comme le calcium. La substance osseuse du squelette est constamment dégradée et remplacée par du nouveau tissu osseux. Ce cycle de renouvellement osseux s’étend sur environ 100 jours et est régi par les hormones sécrétées dans notre corps (dont les œstrogènes pour les femmes) ainsi que par les taux de calcium et de vitamine D. L'ostéoporose apparaît lorsque la perte de tissu osseux et de minéraux est plus rapide que la formation de nouveaux tissus osseux.

Au Canada, l’ostéoporose affecte environ 1 femme sur 4 et 1 homme sur 8 de plus de 50 ans.

Parmi les facteurs susceptibles d'accroître le risque d'ostéoporose, on retrouve :

  • la chute du taux d'œstrogène après la ménopause : la perte osseuse s'accélère considérablement après la ménopause parce que les ovaires arrêtent de produire des œstrogènes, les hormones qui jouent un rôle primordial dans le processus de réparation du tissu osseux. Les athlètes de sexe féminin et les femmes qui souffrent d'anorexie mentale peuvent aussi courir un risque accru d'ostéoporose. Dans un cas comme dans l'autre, le cycle menstruel est perturbé, ou s'arrête, et les taux d'œstrogènes baissent de façon spectaculaire. Les femmes dont la ménopause a été précoce (avant 45 ans) courent un risque accru d'ostéoporose;
  • les antécédents familiaux et le type corporel : l'ostéoporose tend à être plus fréquente au sein de certaines familles, notamment dans celles où les aînés se sont déjà fracturé un os, et encore plus si c’est un parent qui s’est fracturé la hanche. Le risque est plus important encore pour les personnes d'ascendance européenne ou asiatique. Les personnes minces ou d'ossature grêle courent aussi un risque accru d'ostéoporose ainsi que celles qui se sont déjà fracturé des vertèbres;
  • le mode de vie et l'état de santé : certains aspects du mode de vie comme le tabagisme, la consommation d’alcool et de caféine, la prise de certains médicaments (dont les corticostéroïdes), certains troubles médicaux (comme ceux qui perturbent l'absorption des nutriments [par ex. la maladie de Crohn, la maladie cœliaque], l'hyperparathyroïdie primaire, la polyarthrite rhumatoïde et l'hypogonadisme) peuvent aussi jouer un rôle dans la perte osseuse. Il est plus probable que les personnes atteintes de diabète de type 2 se fracturent une hanche ou une épaule que les autres personnes;
  • le manque d’exercice physique : les os sont un tissu vivant qui, comme les muscles se renforcent progressivement avec de l’exercice physique. Les personnes physiquement actives risquent moins d'être atteintes d'ostéoporose, car leurs os sont plus solides et résisteront mieux aux effets du vieillissement. Par contre, la masse osseuse d'une personne qui est alitée ou inactive pendant très longtemps diminue très rapidement tandis que son risque d'ostéoporose augmente considérablement;
  • le manque de calcium ou de vitamine D: le calcium et la vitamine D jouent un rôle très important dans le maintien de la santé et de la solidité des os toute la vie durant, et donc dans la prévention de l'ostéoporose. La vitamine D aide le corps à absorber plus de calcium. Au Canada, il n’y a pas assez de soleil pour produire de la vitamine D en quantité suffisante, particulièrement durant les mois hivernaux et il est très difficile d’avoir assez de vitamine D par le biais d’un régime alimentaire uniquement.

Symptômes et Complications

L'ostéoporose proprement dite ne cause habituellement pas de symptômes évidents. Toutefois, des os affaiblis peuvent se briser bien plus facilement, par exemple lors d’une chute anodine. Ce genre de fractures survient le plus souvent au col du fémur, aux poignets ou à la colonne vertébrale. Les fractures de la hanche sont plus fréquentes parmi les personnes de plus de 75 ans.

Certaines fractures imputables à l'ostéoporose, comme les fissures de la colonne vertébrale, peuvent n'être que peu ou pas douloureuses et passer inaperçues même si leur présence est confirmée par radiographie. Par contre, les fractures par tassement des vertèbres dues à la désagrégation ou à l'affaissement de la colonne vertébrale sont beaucoup plus douloureuses et peuvent engendrer une posture anormale et une diminution de la taille.

L'ostéoporose peut par ailleurs occasionner des maux de dos chroniques. Même les plus petits mouvements peuvent aggraver cette douleur, notamment les activités ménagères quotidiennes, une toux, un éclat de rire ou des éternuements. Vous pourriez même ressentir de la douleur, quand vous vous tenez debout sans bouger.

Diagnostic

Les principales étapes du diagnostic de l'ostéoporose comportent une évaluation de votre risque de fracture et de votre densité osseuse.

Si votre médecin détecte des facteurs de risque de fracture ou d'ostéoporose (dont votre âge, si vous avez 65 ans ou plus, ou vos antécédents de fractures, si vous vous êtes cassé un os par le passé), il pourrait avoir recours à plusieurs examens efficaces et relativement rapides pour mesurer la teneur minérale de l'os ou TMO. Si les résultats indiquent que votre densité osseuse est trop faible, votre médecin posera probablement le diagnostic d'ostéoporose.

La mesure de la densité osseuse par absorptiométrie aux rayons X à double énergie (aussi désignée DXA, de l'anglais dual energy X-ray absorptiometry) est la méthode d'évaluation la plus efficace du risque d'ostéoporose. Cet examen s'effectue au moyen d'un appareil à rayons X spéciaux qui analyse certaines parties du corps comme les hanches ou la colonne vertébrale et permet de savoir si vous courez un risque accru de fractures. Le test compare votre densité osseuse à celle d’un adulte en santé typique de 25 ans, l’âge habituel de la densité osseuse maximale.

Parfois, une tomodensitométrie (TDM) ou une échographie du talon permettent également de vérifier l'état des os.

Quand le diagnostic d'ostéoporose a été posé, des examens complémentaires sont nécessaires pour en déterminer les causes possibles. Dans ce cas-là, votre médecin pourrait demander des analyses de sang et d'urine qui mesureraient la production spontanée de certaines hormones, de même que vous faire remplir des questionnaires sur votre mode de vie et votre régime alimentaire afin d’aider à établir, par exemple, votre apport quotidien en calcium et en vitamine D.

Au Canada, votre médecin peut avoir recours à 2 outils (CAROC et FRAX) pour calculer une estimation de votre risque de fracture au cours des 10 prochaines années.  . Pour établir votre risque personnel de fracture sur 10 ans, votre médecin tiendra compte de facteurs de risque, notamment votre âge, votre sexe, votre indice de masse corporelle, vos antécédents de fractures, vos antécédents familiaux, votre emploi de corticostéroïdes, votre statut tabagique et votre consommation d'alcool.

Si votre médecin détermine que vous avez besoin de médicaments contre l'ostéoporose, une vérification de la TMO pourrait être faite tous les 12 ou 36 mois pour déterminer l'efficacité de la thérapie. Une fois que le médicament se sera avéré efficace, il ne sera probablement pas nécessaire d'effectuer un suivi aussi souvent. La vérification de la TMO peut aussi être répétée pour surveiller la vitesse de la perte osseuse des personnes qui n'ont pas amorcé un traitement médicamenteux contre l'ostéoporose, mais qui courent le risque d'en être atteintes.

Traitement et Prévention

Un traitement contre l'ostéoporose vise à prévenir ou à diminuer le risque de fractures et à maintenir ou à augmenter la densité osseuse. Il existe plusieurs traitements contre l'ostéoporose, mais la prévention est quand même très importante. De nombreuses stratégies thérapeutiques et préventives sont semblables.

Pour préserver la bonne solidité de vos os, vous devez avoir un apport régulier en calcium et en vitamine D. Selon Ostéoporose Canada, la consommation de calcium élément (régime alimentaire et compléments) doit être de 1 000 mg par jour pour les hommes et les femmes âgés de 19 à 50 ans, et de 1 200 mg par jour pour les hommes et les femmes ayant plus de 50 ans. Ostéoporose Canada recommande également des doses quotidiennes de vitamine D de 400 UI à 1 000 UI pour les personnes entre 19 et 50 ans ne présentant pas de forts risques de développer de l’ostéoporose, et de 800 UI à 2 000 UI pour les personnes âgées de plus de 50 ans et les personnes avec de forts risques d'ostéoporose. Les compléments en vitamine D sont largement accessibles.

Par ailleurs, Ostéoporose Canada préconise aussi l'adoption d'un mode de vie sain sans fumée et sans un apport excessif d'alcool de même que quatre types d’exercice : exercices de musculation, d’équilibre, de prise de conscience de la posture et d’activité aérobique

Les exercices de musculation, également connus sous l’appellation d’entraînement contre résistance, peuvent être faits en utilisant des poids ou des bandes élastiques. Ces exercices  jouent un rôle dans le renforcement des os et des muscles Les exercices physiques peuvent améliorer la posture et l'équilibre et réduire considérablement le risque de lésions osseuses. On recommande également de pratiquer des activités physiques aérobiques (p. ex. la marche, la danse ou le jogging) pendant au moins 150 minutes par semaine. Plusieurs médicaments sont indiqués dans le traitement de l'ostéoporose. Les personnes qui courent un risque aggravé d'ostéoporose peuvent employer beaucoup d'entre eux comme traitement préventif. Dans la liste ci-après figurent quelques-uns des médicaments contre l'ostéoporose offerts au Canada :

  • les bisphosphonates (par ex. l'alendronate, l'étidronate, le risédronate, l'acide zolédronique) constituent l'un des principaux groupes de médicaments prescrits pour prévenir et traiter l'ostéoporose. Comme ces médicaments ralentissent la perte osseuse et favorisent la réparation des os, ils diminuent le risque de fracture;
  • les modulateurs sélectifs des récepteurs œstrogéniques ou MSRO (par ex. le raloxifène) peuvent également s'employer dans la prévention et le traitement de l'ostéoporose féminine;
  • le dénosumab est un médicament qui appartient à une classe de médicaments appelés inhibiteurs du ligand du RANK et qui se donne en injections. Il freine la dégradation des os, accroît leur solidité et diminue les risques de fractures;
  • la testostérone, une hormone qui ne convient pas à la plupart des hommes comme traitement de l'ostéoporose. Toutefois, dans certains cas où l'ostéoporose masculine résulte d'un hypogonadisme, ou faible taux de testostérone, une thérapie de remplacement de la testostérone (un androgène) peut s'utiliser seule ou en association avec un bisphosphonate;
  • divers traitements de remplacement hormonal, ou TRH, sont offerts aux femmes au stade de la ménopause. Le remplacement des œstrogènes aide à préserver les os et à prendre en charge les symptômes de la ménopause, mais comporte un certain nombre de risques pour la santé. Si vous suivez un TRH, ou si vous en envisagez la possibilité, discutez avec votre médecin des risques et des bienfaits qu'il comporte;
  • analogues de l'hormone parathyroïdienne (par ex. la tériparatide). Les médicaments qui appartiennent à cette classe stimulent la formation osseuse et peuvent s'utiliser dans le traitement d'une ostéoporose grave.
  • Romosozumab : ce produit appartient à une nouvelle classe de médicaments appelés inhibiteurs de la sclérostine. Il s’agit d’un produit injectable administré une fois par mois; il réduit le risque de fracture en augmentant la formation des os et en réduisant la résorption osseuse. Parfois le traitement de certains cas d'ostéoporose associe 2 médicaments ou davantage. En outre, les médecins recommandent habituellement de continuer à prendre suffisamment de calcium et de vitamine D.

*Tous les médicaments ont à la fois une dénomination commune (un nom générique) et un nom de marque ou marque. La marque est l'appellation qu'un fabricant choisit pour son produit (par ex. Tylenol®). Le nom générique est le nom du médicament en médecine (par ex. l'acétaminophène). Un médicament peut porter plusieurs noms de marque, mais il ne possède qu'un seul nom générique. Cet article répertorie les médicaments par leur nom générique. Pour obtenir des renseignements sur un médicament donné, consultez notre base de données sur les médicaments. Pour de plus amples renseignements sur les noms de marque, consultez votre médecin ou un pharmacien.

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